samedi 23 juillet 2011

Et c'est pas fini...Ce n'est qu'un début....

Voilà, nous y sommes. Dimanche le 24 juillet c’est le retour à la maison. ENFIN !!!! Nous sommes en Ukraine depuis le 21 mai. Je ne sais même pas combien cela fait de jours en tout, je n’ai pas l’énergie de le calculé (mon chum vient de la faire  62 jours !!) Je n’ai pas l’impression non plus que toute cette aventure ait été très longue, même si parfois j’avais l’impression que le temps était carrément arrêté ou du moins…long. Nous avons eu la chance de vivre une belle expérience dans l’ensemble. Nous n’avons pas eu de pépins majeurs, nous avons eu du beau temps CHAUD (un peu trop…mais on s’y habitue). Nous avons été bien logé, bien nourri (avec de l’imagination et de l’audace), nous avons bien bu (la bière est bonne), nous avons fait de belles rencontres, Zoubida et Michel, Monique et Jérôme, Carmen et Gilles, une bouffée de bonheur et de solidarité tout au long de notre processus. Ces amitiés précieuses nous ont permise de traverser bien des obstacles et des creux de vague avec plus de courage. L’équipe de TDH en Ukraine a aussi grandement contribuée à faciliter nos démarches. Johny Cash à souvent chanté dans le téléphone de Valentine, qui avait choisi cette mélodie pour identifier les appels entrant de Ksénya, Nadia et même Victor (notre chauffeur à Kiev) qui a appelé pour prendre des nouvelles.

Nous avons fait un changement de cap important en cours de route. Notre décision initiale était d’adopter un seul enfant entre 0 et 7 ans ou des jumeaux du même groupe d’âge. Une fois sur place, confronté à la réalité des propositions d’enfants malades (gravement malade) et de l’annonce de la nouvelle loi selon laquelle il est interdit d’adopter un enfant de moins de 5 ans, à moins qu’il soit dans une fratrie dont l’un des enfants a plus de 5 ans, nous avons pris la décision de réviser notre désir initial d’adopter deux enfants.  Avec la collaboration de notre travailleuse sociale, nous avons fait une légère modification en demandant que soit modifiée notre proposition fratrie-jumeaux, pour une fratrie de deux enfants de 0 à 9 ans  pour nous assurer une plus grande ouverture.  Voilà la raison de notre premier délai d’attente. Une fois les documents arrivés, notre 2e rendez-vous  étaient une étape importante puisque nous savions que nous aurions de nouvelles propositions. Par solidarité (et générosité), nos amiEs de l’Abitibi-Témiscaminque nous ont accompagnés et attendus durant l’heure que durait ce fameux rendez-vous avec le destin. Un cadeau inestimable !!!

Nous nous sommes mis beaux et nous étions confiants  d’avoir des propositions intéressantes et surtout à profusions, puisque semble t-il, les enfants plus âgés sont plus nombreux à attendre une famille. Pourtant, quelques minutes avant de rencontrer la psychologue responsable des propositions d’enfants au SDA, les nouvelles sont moyennes, mais nous sommes confiants et on fonce.  Trois propositions nous sont faites : Un garçon de 7 ans en santé et sa petite sœur de 3 ans qui a un problème de santé plus grave; un petit homme de 7 ans avec un problème moyen de santé; et deux (petits lions) de 7 et 8 ans, en bonne santé avec quelques difficultés au niveau scolaire pour le petit. Diana et Ivan ont un air sérieux, presque sévère dans leurs habits trop grands, trop vieux pour de si petits, petit. Diana avec ses cheveux foncés et ces grands vêtements m’intimide au premier regard. Elle a l’air sévère. Ivan me charme. On voit bien qu’il prend la pause et il inspire un sérieux inébranlable. C’est décidé, ce sont eux que nous irons voir. Nous sommes Mardi, nous devons attendre Mercredi 16h pour avoir l’autorisation du SDA et Jeudi pour prendre le train vers Sébastopol à 13h…..pour un périple qui durera 18 heures. Les paysages sont magnifiques, le confort est acceptable, la bière est bonne, le stress s’intensifie. Je suis hanté par cette photo que j’ai vu quelques minutes et qui changera ma vie. Je me remets e question sur l’âge des enfants. 7 et 8 ans….c’est vieux !! Mais j’ai toujours l’image de ces deux enfants que je me représente comme des géants, plus le temps passe. J’angoisse. Je n’ai plus de raison et surtout pas de raison de m’inquiéter, mais c’est une drôle de situation où l’on joue notre vie. Finalement, c’est le bruit et le mouvement du train qui me réconforte. Je m’endors. Je dors.  5h am. Il faut se préparer, mais voilà que le train à 1h30 de retard…on (je) poursuit donc mon dodo quelques minutes, toujours bercée par la vague du wagon qui suit les rails usées du train passager d’Ukraine.

Sébastopol se trouve à l’extrême sud de l’Ukraine. À 1000 Km de Kiyv, dans la région de la Crimée (KPIMB), aux abords de la mer noire, Sébastopol sera notre port d’attache pour le prochain mois (nous y serons du 10 juin au 14 juillet 2011). Siège de la marine Russe, les matelots déambulent dans les rues, les navires sont amarrées ou voguent au loin, les sous-marins sont en réparation, ça grouille d’activités maritime. Lieu de prédilection pour les ukrainiens qui y viennent pour des vacances au bord de la mer, Sébastopol est une magnifique ville, pratique et offrant plein de divertissements, des monuments historiques grandioses et symbolique. C’est d’ailleurs là que j’ai fait la connaissance de Catherine de Russie!!

Premier contact

Après une douche vite faite et un petit déjeuné bien mérité, nous avons fait la rencontre de deux petits lions. Ceux que j’avais imaginés comme des grands intimidants, sont en fait deux petits bouts de choux, dont l’un est haut comme trois pommes. Ses petits cheveux blonds fraîchement rasé sont doux à caresser. L’autre, est une grande d’au moins quatre pommes et demie, un peu timide, elle nous lance des petits regards furtifs et se lance. En moins d’1h30, nous avons parcourus des milles et des milles. Le courant passe, nous choisissons de poursuivre l’aventure avec ces deux petits lions d’août. Bien que notre lune de miel sera de courte durée, du 10 au 21 juin, nous profitons à plein des journées passées en famille à jouer, se câliner et a apprendre à se connaître. Trop tôt nous vivons notre première séparation familiale. Les petits lions partent à la montagne…pour tout l’été !! C’est le cœur gros que nous accompagnons nos petits à l’autobus qui les transporte vers un nouvel univers, trop loin pour nos moyens. Nous devrons rationner les visites qui se font en taxi, à plus de 80 km de la maison, aller et retour.

Les retrouvailles sont toujours moments de pur plaisir. On sent leur excitation et l’effet de la discipline de l’orphelinat. Ils sont bien préparés aux séparations. Pas de crises, pas de larmes, mais des petits bras qui serrent fort, des petits cœurs qui battent vite et des yeux tristes qui espèrent déjà la prochaine visite. Pour nous, le trajet est l’occasion de découvrir l’arrière pays, d’humer le parfum de la campagne qui sent bon le lilas dans la chaleur de juillet. Cette période de séparation aura durée du 21 juin au 14 juillet 8h00 am. C’est ce vendredi matin que nous sommes allés chercher nos petits, attendant sagement de ce côté ci de la barrière, puisque l’accès au site nous était interdite. En moins de 10 minutes, on entend des petits cris de joie, Ce sont nos petits lions dans leurs habits neufs qui arrivent. Que de joie et de bonheur. Mais la tournée n’est pas finie. Heureusement, nous avons un chauffeur expert digne d’un pilote de go-cars. Il n’a peur de rien, ni de personne, tout en étant très prudent, il connait son affaire ! (Et non, ce n’était pas Stanislas et sa Volga!!).

Après quelques étapes administratives, on prend un dernier repas en famille avec Babouchka qui dit adieu à ces deux petits enfants et qui nous accompagnent sur le quai d’embarquement du train de Sébastopol vers Kiev. Il est 14h50….nous arrivons à Kiev à 9h00 am. On découvre notre nouvel appartement (en face de celui que nous avions avant de partir), on fait les courses et on apprend à vivre en famille !!

Ha! Ha! Voici la vraie vie qui commence..... À suivre !!


1 commentaire:

  1. Ton récit me ramène 3 ans en arrière. J'imagine votre fébrilité face à votre retour au Canada. Il est vrai que c'est un voyage qui est long, parsemé d'émotions, mais qui aura permis d'avoir votre famille. Vous verrez à quel point ces enfants ont une capacité d'adaptation et je suis convaincue qu'ils seront heureux et vous serez émerveillés de leurs progrès à venir. Je vous souhaite une merveilleuse vie à 4 et j'espère lire de temps à autre le récit de cette nouvelle vie!
    Manon Gaudry

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